Chercher un boulot en France
Aujourd’hui, je vais te parler de boulot, de travail, d’emploi, de job, de taf, de boîte, de DRH, de CDI, de RTT, de SMIC…
1000 et un mots français pour ce domaine très riche en vocabulaire : le monde professionnel.
Dans cet article, tu vas apprendre : - des termes de vocabulaire professionnel - des informations sur le déroulement d'un recrutement "à la française" - des suggestions pour trouver des offres d'emplois - des conseils pour rédiger ton Curriculum Vitae et ta lettre de motivation
Des termes de vocabulaire professionnel
Dans ce paragraphe, je vais te présenter quelques mots incontournables du français professionnel. Pour chacun, je te donnerai explications ou exemples pour t’aider à les comprendre et à les mémoriser.
Des noms
Fais attention au genre des mots. Quand tu apprends un nouveau nom, il est absolument nécessaire d’apprendre également s’il est masculin ou féminin.
- le travail, la profession, le métier, l’emploi, le boulot, le taf ou le job sont des mots synonymes, mais boulot, taf et job appartiennent au registre familier. Les questions suivantes expriment donc la même idée : Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Quel est ton travail ? Quelle est ta profession ? Quel est ton boulot ?
- un emploi, un employé(e), un employeur : l’emploi, c’est le travail. L’employé(e), c’est la personne qui travaille pour un employeur (son chef).
- un salaire, un salarié, une salariée : le salaire, c’est l’argent que touche un(e) salarié(e), quelqu’un qui travaille. On parle du salaire brut ou net : brut, c’est avant que ne soient retirés les impôts et autres charges sociales ; net, c’est le salaire que touche réellement le salarié.
- la rémunération, c’est un autre mot pour l’argent qu’on touche quand on travaille.
- le SMIC : le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance est le salaire minimum horaire au dessous duquel il est interdit de rémunérer quelqu’un. Au 1er mai 2022, le SMIC était de 10,85 euros de l’heure.
- un employeur, directeur, un chef, un patron, un(e) supérieur(e), un(e) responsable, un(e) boss (petit anglicisme de français familier).
- Une offre, une demande d’emploi : sur Internet, dans un journal, etc, on peut trouver une petite annonce qui propose un travail : c’est une offre d’emploi. On peut également rédiger une petite annonce pour proposer ses services : c’est une demande d’emploi.
- le CV (curriculum vitae), la lettre de motivation
- l’embauche (f), le licenciement. Ces 2 termes sont des antonymes : l’embauche, c’est le contraire du licenciement. L’embauche d’un nouvel employé (l’employé commence à travailler dans l’entreprise) ; le licenciement d’un employé (l’employé a perdu son emploi). Le licenciement peut avoir différentes causes : l’entreprise connaît des problèmes économiques, l’employé a commis une faute, etc.
- L’entretien (m) d’embauche : demander, avoir (obtenir), mener un entretien d’embauche. Entretien, c’est un autre mot pour Conversation. Attention, l’entretien est toujours une conversation formelle. On peut avoir un entretien professionnel, un entretien médical, un entretien à la banque pour demander un crédit, etc.
- le recrutement : un synonyme de l’embauche. Le recruteur, c’est la personne avec qui tu seras en contact (par mail, par téléphone, en entretien…) si tu postules dans l’entreprise.
- les RTT : Les Réductions du Temps de Travail sont des périodes de temps libre dont peuvent bénéficier les employés, en compensation de leurs heures supplémentaires, c’est-à-dire s’ils ont travaillé plus de 35h par semaine (la base normale d’un contrat de travail en France).
- le domaine, la branche, le secteur : Tu travailles dans quel domaine, dans quelle branche ? Tu es dans quoi ?
- Le télétravail : c’est le fait de ne pas travailler dans l’entreprise, mais de travailler ‘à distance’, de chez soi, par exemple.
- donner sa démission : c’est la situation dans laquelle le salarié décide de quitter l’entreprise (pour des raisons personnelles, parce qu’il a trouvé une meilleure opportunité professionnelle ailleurs…) Il rédige alors sa lettre de démission.
- un congé : une absence du travail, quelle qu’en soit la raison : on peut être en congé de maladie, en congé de maternité (quand une femme attend/a eu un enfant), en congé de paternité (si, ça existe, c’est tout nouveau !) On utilise aussi les termes congé sabbatique (la possibilité de suspendre son emploi pendant une période déterminée), congé sans solde (des vacances non payées, par opposition aux congés payés qui sont garantis par la loi. En France, normalement, les salariés ont 5 semaines de congés payés.
- le CDI, le CDD : le Contrat à Durée Indéterminée, le Contrat à Durée Déterminée.
- un stage : une expérience pratique dans le monde professionnel : un étudiant peut par exemple faire un stage de 2 mois dans une entreprise pour acquérir des compétences et enrichir son CV.
- être au chômage, un chômeur, une chômeuse : le chômage, c’est la situation dans laquelle se trouve une personne qui est en recherche d’emploi et qui reçoit de l’argent de l’État : l’allocation chômage.
- être à la retraite, prendre sa retraité, être retraité(e). Quand on est à la retraite, on touche une pension : la pension, c’est l’argent que l’État verse à une personne qui est à la retraite.
Des verbes
De nombreux verbes correspondent aux noms que je t’ai expliqués ci-dessus. Dans ce paragraphe, je vais te noter comment s’intègre le verbe dans une phrase : est-ce qu’il a une structure directe (sans préposition), est-ce qu’il se construit avec la préposition à, de, etc ?
- bosser : Tu bosses dans quel domaine ? Bosser est un terme familier (volé à l’anglais, bien sûr) qui signifie travailler. C’est un bosseur, une bosseuse : c’est quelqu’un qui travaille dur.
- employer : l’entreprise XY emploie 350 personnes.
- travailler à plein temps (ou à temps plein), à temps partiel, à mi-temps.
- recruter, embaucher un nouvel employé.
- signer un CDI, être en CDI, travailler en CDI.
- verser un salaire, toucher son salaire : l’employeur verse un salaire à l’employé et ce dernier touche son salaire en début de mois, par exemple.
- postuler pour un emploi.
- rédiger, envoyer sa lettre de motivation et son CV à une entreprise.
- répondre à une offre d’emploi.
- s’entretenir avec le DRH.
- démissionner : le secrétaire a démissionné, il a donné sa démission.
- licencier un(e) employé(e) : verser des indemnités de licenciement. Quand une entreprise licencie un salarié pour raisons économiques, elle doit lui verser une certaine somme d’argent, calculée en fonction de son salaire antérieur et de son ancienneté. En français familier, on dit aussi virer un employé ou le mettre à la porte.
Quelques expressions idiomatiques liées au travail
- être un bourreau de travail : on a déjà vu une expression de sens similaire : un bosseur, une bosseuse, quelqu’un qui travaille très dur. Mais le mot « bourreau » est intéressant : il correspond à une ‘vraie’ profession : le bourreau, c’est (c’était, en France) la personne qui exécute un condamné à mort, qui le tue. Le bourreau de travail travaille si dur qu’il va ‘tuer le travail’.
- Être accro au travail : ‘être accro à‘ est une expression qui désigne une addiction et la 1re idée, c’est l’addiction à la drogue. Si je dis que quelqu’un est accro au travail, je veux dire que le travail, c’est sa drogue : il ne peut pas vivre sans travailler, il ne peut pas s’arrêter.
- le travail au noir, travailler au noir : travailler sans être déclaré, de manière illégale.
- travailler pour des prunes, pour le Roi de Prusse : étrangement, ces 2 expressions idiomatiques donnent la même idée, à savoir qu’on travaille sans gagner d’argent. On dit aussi être payé au lance-pierres.
- avoir du pain sur la planche : avoir beaucoup de travail.
- un travail enrichissant, épanouissant : Tu as 2 verbes cachés dans ces adjectifs : le verbe s’enrichir (devenir riche, utilisé ici au sens figuré : riche d’expériences, de rencontres, d’opportunités…) et le verbe s’épanouir (c’est un verbe qu’on utilise, au sens propre, pour une fleur qui s’ouvre. Au sens figuré, une personne qui s’épanouit dans son travail, c’est qu’elle y est heureuse).
- un travail alimentaire : c’est un peu le contraire des expressions précédentes : c’est un travail qu’on fait sans plaisir, sans passion, juste pour Gagner son pain, juste pour gagner de quoi manger. La seule motivation est monétaire.
- un travail abrutissant, abêtissant, c’est un travail qui rend stupide : il est monotone, ennuyeux, parfois physiquement dur… On devient une brute, une bête (un animal) quand on fait ce travail.
Le recrutement « à la française »
Trouver des offres d’emploi
Si tu recherches un emploi, en France, tu peux t’inscrire à Pôle Emploi, l’administration qui gère les personnes au chômage ou consulter leurs petites annonces d’offres dans leurs agences ou sur leur site Internet.
Tu peux également regarder au CIDJ (le Centre d’information des jeunes) ou t’inscrire dans une agence d’Intérim. Il t’est aussi possible d’envoyer une candidature spontanée à une entreprise qui t’intéresse.
Passer un examen de français
Bien entendu, si tu parles français, tes chances de décrocher un emploi dans l’Hexagone augmentent considérablement. Alors, si tel est le cas, pourquoi ne pas passer un examen qui atteste de ton niveau, le DELF ou le TCF, par exemple ? J’ai précédemment écrit un article pour t’expliquer la différence entre ces 2 certifications de langue française.
Rédiger son CV
Dans l’idéal, le Curriculum Vitae est court, clair et concis : il devrait tenir sur une seule page que tu pourras imprimer ou envoyer par courriel, en version PDF. Aujourd’hui, la plupart des candidats y mettent une photo. On y trouve des rubriques essentielles et une présentation formalisée. Inspire-toi de CV proposés sur des sites spécialisés ou sur LinkedIn, par exemple.
Sur ton CV, on doit trouver au minimum :
Des informations personnelles
Elles sont en général situées en haut, à gauche :
- ton identité : nom, prénom, âge, date de naissance, nationalité…
- tes coordonnées : adresse (postale et/ou courriel), n° de téléphone…
- si le poste le demande, le fait que tu es détenteur du permis de conduire.
Une accroche
L’accroche permet de retenir l’attention du recruteur. Il peut s’agir d’un simple titre pour indiquer le poste que tu recherches ou d’une brève présentation qui mettra en avant ta spécialité, tes atouts (tes points forts) et/ou ton objectif professionnel.
Les rubriques suivantes :
- Expériences professionnelles (de ton plus récent emploi au plus ancien). Il faut inscrire au minimum dans cette rubrique l’intitulé du poste occupé, le nom et la ville de l’entreprise et la période pendant laquelle tu as occupé ce poste.
- Formation (c’est-à-dire tes qualifications, tes diplômes, mais aussi les stages que tu as pu faire ou tout ce qui a trait à la formation continue : cours, séminaires, etc). Encore une fois, tu commences par les dernières formations que tu as faites. Et pour chaque entrée, tu écris également le lieu (école, université, ville) et la date d’obtention. Et (seulement) si tu as eu une bonne note, la note ou la mention obtenue ;))
Tes compétences
- Compétences linguistiques : c’est dans cette rubrique que tu inscris ton niveau de français (et d’autres langues étrangères) en utilisant les niveaux européens : de A1 (débutant), A2, B1, B2, C1 à C2 (bilingue). Tu peux aussi écrire par exemple : français (lu, parlé, écrit) ou français niveau intermédiaire, niveau avancé, niveau courant.
- Compétences informatiques : tu listes ce que tu maîtrises, avec la possibilité d’indiquer un niveau : « notions », « utilisation », « bonne maîtrise » ou « expert ».
- Aptitudes et compétences sociales : ce sont aussi tes savoir-faire et tes qualités humaines, des domaines de plus en plus appréciés par les recruteurs et les Chasseurs de Têtes (tiens, je l’ai oublié, ce mot-là !). On les appelles aussi, en français, les Soft Skills ;))
Tes loisirs
Dans cette rubrique, tu marques les sports que tu pratiques, les voyages que tu as faits, ce que tu fais pendant ton temps libre, mais également tes activités ou ton engagement associatifs et toute réalisation extraprofessionnelle personnelle ou collective que tu as entrepris.
Rédiger sa lettre de motivation
En général, la lettre de motivation accompagne le CV qu’elle vient compléter et personnaliser. Si le CV doit être tapé, il est possible de rédiger la lettre de motivation à la main. En tout cas, comme le CV, elle doit être courte, concise, claire… Les 3 C !
La lettre de motivation doit respecter une présentation formelle. Par exemple :
L’en-tête
En haut, à gauche, ton nom et ton prénom, suivi de tes coordonnées (adresse mail, n° de téléphone).
En dessous, toujours à gauche, l’objet de ta lettre. Par exemple :
Objet : Candidature au poste de secrétaire trilingue (annonce n° B52)
En haut à droite, mais légèrement en dessous, les coordonnées de l’entreprise et, si tu le connais, le nom et le titre de ton destinataire. Par exemple :
École Chez Prisc & Chris (+ adresse de l’entreprise) – À l’attention de Madame Priscilla Hoor, Directrice.
En dessous, toujours à droite : ville et date sous la forme suivante : Nice, le 1er juillet 2002.
Enfin, en dessous et centré (ou à gauche), l’appel (c’est le nom de cette rubrique dans une lettre formelle, je n’y peux rien ;))
Par exemple :
Monsieur, ou Madame, Monsieur,
Attention, observe bien les majuscules et la ponctuation. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ce sont ces petits détails qui font toute la différence.
le contenu
Dans une lettre de motivation, 3 paragraphes suffisent et tu peux les résumer ainsi :
Vous – Moi – Nous ou … Moi – Vous – Nous !
- Vous : Pourquoi vous m’intéressez,
- Moi : ce que je peux vous apporter,
- Nous : ce que nous pouvons faire ensemble.
Voilà les informations que le recruteur veut trouver dans ta lettre de motivation. Et comme pour le CV, l’accroche est payante : elle sert à attiser la curiosité de ton lecteur. Si tu réponds à une offre d’emploi, pourquoi ne pas commencer par une question ? Voilà une entrée en matière directe et intrigante. Par exemple :
Vous recherchez, pour Chez Prisc & Chris, votre institut linguistique du centre de Nice, un(e) secrétaire trilingue ayant une expérience de la vente ? Le profil du poste que vous proposez me correspond, ce qui m’incite à poser ma candidature.
En quelques mots, tu as prouvé que tu t’étais renseigné sur l’entreprise, que tu avais bien pris en compte les critères de l’embauche, et que tu étais le/la candidat(e) idéal(e).
S’ensuit alors une description de ton profil, de tes expériences et de tes qualifications que tu vas chercher à mettre en valeur, mais aussi à mettre en relation avec l’entreprise et avec le travail pour lequel tu postules. Tu l’as bien compris, on est dans le paragraphe Moi.
Et pour le dernier paragraphe, tu passes au Nous : tu parles de ta future collaboration avec l’entreprise et de ce que tu penses apporter comme valeur ajoutée.
la conclusion
C’est le moment de solliciter, avec confiance, un entretien (le but de toute lettre de motivation, en fait). Par exemple :
Je serai à Nice pour 2 semaines, du 15 au 30 juillet et c’est avec plaisir que je me rendrai disponible pour un entretien d’embauche, afin de vous exposer plus en détails ce que je pense pouvoir apporter à Chez Prisc & Chris.
Et tu arrives à la formule finale, la cerise sur le gâteau !
Dans l’attente de vous rencontrer, je vous adresse, Monsieur ou Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,
Tu reprends la formule que tu as choisie pour l’appel, tu veilles toujours aux majuscules et à la ponctuation et tu signes !
Natascha Trafalgar
Et maintenant, il ne te reste plus qu’à attendre et à croiser les doigts pour que ça marche, pour que tu obtiennes ce 1er Sésame sur la route de ta carrière prestigieuse : l’entretien d’embauche.
Et pour te donner encore plus de chance, pour que tu réussisses à décrocher, en France, le boulot de tes rêves, le sujet de mon prochain article portera sur l’entretien d’embauche, ses pièges et plein d’astuces pour être au top le Jour J.
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